SN8 Static Fire avec 3 moteurs Raptors
Le prototype SN8 vient d’achever son dernier test avec succès. Un premier vol en haute altitude est programmé le 30 novembre prochain.
Ce sont les derniers réglages pour le prototype SN8 du vaisseau spatial Starship de SpaceX. Le dernier test vient de se dérouler sans encombre après plus d’un mois de campagne. SN8 devrait donc décoller le 30 novembre prochain avec l’objectif d’atteindre une altitude de 15 km. Un niveau encore jamais vu avec les précédents prototypes.
D’autres prototypes en cas d’incident
Il restera encore à construire la fusée Super Heavy qui devra propulser la version finale de Starship. Elon Musk a aussi prévu de travailler sur deux nouveaux prototypes : SN9 et SN10, dans le cas où des incidents surviendraient la semaine prochaine. Il a estimé que les chances de succès seraient de « 1/3 ».
Le modèle Starship le plus aboutit actuellement
Par rapport aux prototypes précédents, le SN8 est l’exemplaire qui se rapproche le plus de Starship, et même tout simplement d’une fusée normale, grâce à l’installation du « nez » de l’appareil à son sommet, c’est-à-dire un cône qui donne un profil aérodynamique à l’engin, et à l’ajout des ailerons latéraux, qui servent à stabiliser la trajectoire pendant la traversée des premiers kilomètres de l’atmosphère.
C’est aussi l’exemplaire qui ira le plus loin en altitude, car les précédents tests ont été bien plus modestes : le plafond n’a jamais excédé 150 mètres — trois vols sont recensés à cette hauteur : le premier en 2019, puis deux autres en août et septembre 2020, avec les SN5 et SN6. Le SN7 n’a pas volé : il servait à évaluer la résistance du réservoir face à une pression interne croissante, jusqu’à ses limites structurelles.
Ce « bond » à très haute altitude (même s’il ne permet pas de franchir la première couche de l’atmosphère, à savoir la troposphère, dont le plafond est à environ 50 km) était prévu depuis longtemps. Il était évoqué dès février, et régulièrement par la suite, mais la crise du coronavirus a évidemment contrarié les plans de SpaceX — sans parler des quelques ratés qui surviennent parfois lors d’essais.
À long terme, Starship est censé remplacer les fusées de SpaceX. Les performances de ce lanceur annoncent l’envoi de plus de 100 tonnes de charge utile en orbite terrestre basse ou 21 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. SpaceX imagine s’en servir pour déployer des satellites, transporter des astronautes, faire du transport terrestre via des spatioports ou même viser la Lune et Mars.
Évidemment, on en est encore loin : Starship doit pour l’instant démontrer qu’il peut déjà se rapprocher d’un cinquième de la distance qui sépare le plancher des vaches de l’espace. En effet, il est considéré par convention que la zone extra-atmosphérique démarre à 100 km d’altitude, même si les Américains, pour des raisons historiques, la fixe plutôt à 80 km. Mais il y a un début à tout.