Ariane 6 – ELA4 : un chantier hors normes

A la veille de livrer le nouveau pas de tir Ariane 6, revenons sur l’histoire de ce chantier hors normes situé au Centre spatial guyanais (CSG), le port spatial de l’Europe. 

Initialement prévu à l’été 2020, selon le calendrier affiché en 2014 au démarrage du programme de développement, le vol inaugural et la mise en service d’Ariane 6 sont maintenant prévus au cours du deuxième semestre 2022. Il y a quelques jours, ArianeGroup, qui réalise le lanceur, a annoncé que les deux étages du premier exemplaire du futur lanceur avaient quitté leurs usines française et allemande.

Ces étages serviront pour différents essais prévus en avril sur le pas de tir ELA-4, d’où décollera Ariane 6, en vue d’un premier vol. Ces essais combinés sont aussi la dernière étape avant le vol inaugural avec, notamment, des mises à feu du moteur Vulcain2.1 de l’étage principal qui, bien évidemment, ne décollera pas. L’objectif de ces essais est de tester l’ensemble des interfaces et les communications entre le lanceur et les installations au sol. Seront également testés les logiciels de vol et les opérations de remplissage qui interviennent lors d’une séquence de lancement, ainsi que la vidange des réservoirs.

Ariane 6 – Complexe de lancement – Décembre 2021
Un bâtiment pour assembler Ariane 6 à l’horizontale

Situé à un kilomètre de la zone de lancement, ce bâtiment mesure 20 mètres de haut, 41 mètres de large et 112 mètres de long. Il sera utilisé pour l’intégration horizontale et la préparation du noyau central d’Ariane 6, c’est-à-dire son étage principal et son étage supérieur. La vidéo montre ensuite les installations de stockage d’hydrogène et d’oxygène, le « carburant » du lanceur, qui se connectent au pas de tir par des tuyaux souterrains.

La vidéo nous amène ensuite au portique mobile qui est une imposante structure métallique mesurant 90 mètres de haut pour 50 mètres de côté et pesant quelque 8.200 tonnes ! Ses plateformes permettent d’accéder au lanceur pour l’intégration des boosters autour de l’étage central et pour le montage du carénage contenant la charge utile sur le dessus de l’étage supérieur.

Construit en acier, il protège Ariane 6 tout au long de sa préparation avant son lancement. Ce portique repose sur 16 bogies, chacun équipé de huit roues motrices qui lui permettront de s’avancer ou de reculer sur une distance de 120 mètres en une vingtaine de minutes. Quelques heures avant le décollage d’Ariane 6, il se retirera du pas de tir.

Enfin, on peut voir à l’entrée du portique une maquette de propulseurs P120C, le moteur commun à Ariane 6 (pour les boosters) et Vega-C (étage principal).

La stratégie de l’horizontale : une petite révolution

Enfin, le fameux bâtiment d’assemblage du lanceur Ariane 6. Haut de 20 mètres, long de 200 mètres et large de 41 mètres, ce bâtiment est situé à un kilomètre de la zone de lancement.

À la différence d’Ariane 5, édifiée en position verticale, Ariane 6 sera construite et assemblée en position horizontale, jusqu’à son pas de tir, comme d’ailleurs les lanceurs russes Soyouz lancés depuis le Centre spatial guyanais. Ce passage d’une intégration verticale à une intégration horizontale doit générer une réduction des coûts qui passe par la mise en place d’une nouvelle chaîne de production en série et cadencée.

Concrètement, à l’intérieur du bâtiment d’assemblage, les étages supérieurs et principaux d’Ariane 6 sont intégrés horizontalement, ce qui permet un processus d’assemblage plus rapide et plus simple. Ariane 6 est ensuite érigée en position verticale sur son pas de tir, à l’intérieur du portique mobile d’où seront ajoutés les boosters latéraux. Deux pour la version « 62 » et quatre pour la version « 64 ». Ensuite, le ou les satellites, déjà dans la coiffe, seront installés sur le lanceur

Différences ELA3 / ELA4
[Ariane 6] – Quelle différence entre ELA3 et ELA4 ?
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