Hubble photographie le jet de matière d’une future étoile

Le télescope spatial Hubble a imagé la jeune étoile HH34, situé dans la constellation d’Orion. Cet astre a la particularité d’émettre de puissants jets de matière, fendant l’espace à des vitesses supersoniques.

La naissance d’une étoile est une période violente, comme le rappelle la photographie publiée par l’Agence spatiale européenne (ESA) le 11 mars 2022. L’image montre une proto-étoile située dans la constellation d’Orion, à 1 250 années-lumière de la Terre, nommée HH 34. La particularité de cet astre est qu’il émet de puissants jets de matière, que le télescope spatial Hubble a détaillé à l’aide de l’instrument Wide Field Camera 3.

Des jets de matière supersoniques

HH 34 est un « objet de Herbig-Haro », du nom des deux astronomes qui ont identifié la nature de tels astres au milieu du XXe siècle. HH 34 est au cœur d’une petite nébuleuse qui a permis à une jeune étoile de se former par accrétion de matière.

Cette étoile est encore en train d’accréter du gaz. Mais une partie de cette matière, piégée dans le champ magnétique de l’astre, est expulsée le long de son axe polaire sous la forme de deux jets. Ceux-ci s’échappent dans deux directions diamétralement opposées à une vitesse supersonique. Ces jets de gaz chaud s’étendent sur un peu plus de 3 années-lumière (une année-lumière = 9 500 milliards de kilomètres).

On distingue ici l’étoile, qui brille fortement. Elle baigne dans un nuage de gaz, rendant ses contours imperceptibles. Les deux jets ont une couleur distincte. Le premier, qui se situe au premier plan, est magenta. Le second, qui s’éloigne de nous, prend une teinte orangée.

Une étoile déjà observée

L’astre a déjà été photographié par Hubble à trois reprises, en 1994, 2007 et 2015, ainsi que par l’Observatoire européen austral en 1998. Les astronomes avaient alors utilisé le Very Large Telescope (VLT), au Chili. Cela permet de distinguer de petits changements au cours des années et de noter la progression des jets.

La progression de la matière sur l’un des jets de HH34. © Nasa/ESA/P. Hartigan (Rice University)
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