Axiom présente son scaphandre pour les prochaines explorations lunaires

La société Axiom a dévoilé son prototype de scaphandre pour le programme américain Artemis. Cet équipement pourrait être celui avec lequel les prochains astronautes à marcher sur la Lune mèneront leurs explorations lors d’Artemis 3.

Avec le Human Landing System (le futur atterrisseur lunaire), c’est l’un des points durs du programme lunaire Artemis : le scaphandre. Les astronautes d’Artemis 3 en disposeront-ils à temps pour marcher sur la Lune avant la fin de 2025 ? Le 15 mars 2023, à Houston, dans le cadre du festival « Moon 2 Mars », la société Axiom a levé le voile sur un premier prototype.

Dans un amphithéâtre garni pour partie de ses employés et pour partie du public, l’ingénieur Jim Stein a revêtu le scaphandre en cours de conception, pour une courte démonstration. Russel Ralston, chef adjoint des sorties spatiales chez Axiom, a immédiatement précisé que les modèles utilisés sur la Lune seraient blancs, car recouverts des ultimes couches protectrices, notamment contre la chaleur du Soleil.

Le prototype présenté par Axiom est noir car il lui manque encore sa surface protectrice contre le soleil. Le scaphandre lunaire sera blanc. © Axiom

Puis il a décrit le scaphandre en commençant par le casque et ses quatre projecteurs si l’astronaute se trouve dans une zone à l’ombre ou en sortie extravéhiculaire sur la station Lunar Gateway. Une caméra en haute définition équipe également le haut du casque, afin de pouvoir suivre à distance les explorations de chaque astronaute.

Un torse rigide et des articulations souples

Ce casque transparent à large champ de vision est fixé sur un torse rigide qui constituait le cœur du scaphandre, autrement dit, la structure sur laquelle tout est attaché. À commencer par les manches qui disposent d’articulations très mobiles au niveau des épaules et des coudes.

Jim Stein a d’ailleurs montré qu’il pouvait plier les bras et avoir une grande aisance de mouvements. Au bout des bras, les gants sont de facture nouvelle, de manière à réduire les efforts des astronautes (les gants demeurent une partie très rigide qui est source de fatigue lors des sorties dans l’espace).

L’astronaute entre dans le scaphandre par l’arrière.

Le système de survie (le PLSS, ou Portable Life Support System) qui se trouve au dos s’ouvre comme une porte de réfrigérateur.

Celle-ci permet de pénétrer dans le scaphandre qui est d’une seule pièce. L’astronaute peut le revêtir tout seul et effectuer une sortie sans aide. Le PLSS, quant à lui, est de volume plus réduit que celui employé sur l’ISS ou lors des missions Apollo.

Le PLSS s’ouvre comme une porte afin que l’astronaute entre dans le scaphandre. © Nasa Live

Enfin, les jambes sont bien moins rigides que précédemment, avec une articulation particulièrement flexible au niveau des genoux.

Une avancée que Russel Ralston a qualifiée d’ « énorme amélioration par rapport aux scaphandres d’Apollo ». Celle-ci est complétée par des bottes bénéficiant d’un degré d’isolation élevé afin de supporter confortablement les rigueurs des régions polaires.

Les jambes sont bien plus flexibles que sur les scaphandres d’Apollo. © Nasa Live
Les bottes bénéficiant d’un degré d’isolation élevé. © Nasa Live

Secret industriel face au concurrent

Axiom Space n’a cependant livré aucune donnée chiffrée sur son prototype, que la Nasa louera pour ses missions lunaires : pas de masse totale, pas d’indication sur les matériaux utilisés, aucune information technologique. Il faut se souvenir que cette société est en concurrence avec Collins Aerospace pour la fourniture de scaphandre à la Nasa et que cette dernière n’a encore rien dévoilé de ses travaux.

Au-delà de la démonstration, demeure la question du délai nécessaire pour la livraison. À ce jour, la mission Artemis 3 reste programmée pour décembre 2025.

D’ici là, les fournisseurs de scaphandres devront avoir réalisé des tests, éventuellement sur l’ISS.

Du côté d’Axiom, on sait seulement par un communiqué de presse paru le 15 mars 2023, qu’une série de scaphandres d’entrainement seront livrés à la Nasa cet été. Les scaphandres opérationnels seront-ils disponibles pour la deuxième moitié de 2025 ?

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